Lorsque l'on pense aux cueillettes sauvages, on pense plutôt au printemps, saison de la renaissance de la nature. Il est vrai qu'avec le retour du soleil et de la clémence du temps, les herbes sauvages comestibles abondent. C'est d'ailleurs le meilleur moment pour s'initier aux bienfaits des smoothies verts !
Aujourd'hui, le printemps est derrière nous pour quelques mois encore mais que cela ne vous empêche pas de continuer à faire des balades dans l'espoir de ramasser quelques trésors comestibles. L'automne en effet est la deuxième saison de l'année à être la plus riche en cadeaux de la nature !
Bien sûr, il y a bien plus que 10 végétaux à ramasser en automne mais je vous donne ici la liste de ceux qui pour un débutant, sont les plus faciles à trouver, à identifier et enfin, car c'est là le but de nos cueillettes, à préparer.
Bien sûr, en tête il y a les champignons qui sont délicieux et tellement chers dans le commerce ! Entre les pieds de moutons, les girolles, les cêpes ou bolets, les chanterelles, les trompettes de la mort, vous avez le choix. Mais s'ils ne sont pas très habituels là où vous vivez ou si vous ne savez pas où les trouver ou encore n'êtes vraiment pas sûr de bien les identifier, ne gaspillez pas votre temps et votre énergie. Consacrez-les à des choses qui sont communes dans votre région.
Les noisettes
Il existe plusieurs variétés de noisetiers. Vous les trouverez principalement dans des coins boisés à feuilles caduques mixtes ou encore dans des parties plantées. Cherchez sous les branches pour trouver les noisettes souvent bien cachées sous les feuilles mortes. On peut souvent passer à côté car à première vue, il peut vous sembler qu'il ne s'agit que d'un bosquet ou un buisson sans intérêt ou encore que toutes les noisettes ont déjà été ramassées. Que nenni ! Elles sont juste bien cachées.
Vous pouvez les consommer quand la coque est encore verte si elles ont développé une noisette dedans, elles sont très bonnes. Une fois débarrassées de leur coque, je vous conseille de les faire tremper quelques heures dans de l'eau minérale pour les débarrasser de leurs inhibiteurs d'enzymes puis de les déshydrater à basse température. Vous pourrez les conserver dans un contenant fermé hermétiquement très longtemps !
Le ramassage et le décorticage des noisettes demandent certes un peu d'effort et de temps mais songez à tous les délices que vous pourrez faire avec, pour un moindre coût puisqu'elles ne vous auront pas coûter le moindre centime contrairement à ce qu'elles vous auraient coûté si vous les aviez achetées !
Les pommes
Il n'y aucun intérêt à acheter des pommes entre août et octobre ! Une fois que vous aurez aiguisé votre regard à la cueillette sauvage, vous constaterez que des pommiers poussent partout autour de vous ! Dans des vergers abandonnés, au bord des rivières ou des fleuves, sur des terrains communaux bien souvent suite à un trognon de pommes jeté. Consommez-les comme ça, coupez-les, congelez-les ou déshydratez-les pour des usages ultérieurs.
Ce que vous devez savoir concernant les pommes, c'est que si elles sont grosses et ont un goût un peu acide, il s'agit probablement de pommes à cuire. Si elles sont goûteuses et douces, ce sont des pommes de table. Si elles sont petites, acides et astringentes, elles seront bonnes à faire du cidre, des gelées ou du jus.
Les mûres
Elles sont synonymes de l'automne pour beaucoup et même les cueilleurs les plus inexpérimentés en ont probablement ramassé au moins une fois. Elles sont très reconnaissables. Ne les cueillez pas au bord d'une route passante, ni près d'un champ cultivé où elles auraient pu recevoir des pesticides. Pour reconnaitre une mûre mûre à point, il faut qu'elle soit bien noire et doit se détacher très facilement. N'insistez pas si vous devez forcer un peu pour la détacher de sa tige, elle n'est pas mûre.
Les baies sont très fragiles et se conservent mal. Vous devrez donc les consommer le jour même. Si vous voulez les conserver, elles doivent être préparées en confiture (cuite : conservation plus longue ou crue : conservation de quelques jours) ou être congelées. Elles feront de très bonnes additions à vos smoothies durant les prochains mois.
Les châtaignes
Leur goût sucré en fait une de mes cueillettes préférées ! Le châtaignier est très reconnaissable par sa grande taille et ses feuilles très dentelées d'un beau vert vif ainsi que par ses bogues hérissées de mille piquants. Les arbres non arrivés à maturité laissent tomber leurs bogues plus tôt mais avec des chataignes minuscules à l'intérieur. Recherchez des arbres grands qui laisseront tomber leurs bogues autour d'octobre.
Les châtaignes peuvent être entaillées, blanchies et pelées. Vous pourrez ensuite les congeler pour les conserver ou les utiliser de suite comme base de gâteaux, de farces ...
Les cynorrhodons
Les baies d'églantier sont parmi les baies les plus riches en vitamine C que vous pouvez cueillir. Elles sont le fruit d'une variété de rosier. On utilise la chair des baies en éliminant les graines irritantes. Pendant la guerre, on les ramassait au Royaume-Uni pour en faire un sirop contre le scorbut. La meilleure façon de les conserver est d'en faire du sirop, de la gelée mais évidemment si on leur ajoute du sucre, ce n'est pas ce qui est recommandé pour une meilleure santé !
Vous pouvez, comme expliqué dans cette délicieuse recette de smoothie, les passer au blender avec le double de leur volume en eau puis filtrer au-travers d'un sac à lait pour obtenir un jus épais qui pourra être également congelé dans des bacs à glaçons. Vous sortirez ainsi à chaque fois que besoin, la juste quantité nécessaire pour réaliser des crèmes, des glaces, des soupes, des sauces (en remplacement de la tomate).
Les baies de sureau
Elles sont le signe même de l'arrivée de l'automne. Ces jolies grappes de petites baies violet foncé, presque noir, sont une invitation à la cueillette ! Recherchez plutôt un arbre de taille moyenne avec une écorce rugueuse et de belles feuilles vert clair.
Les baies de sureau sont très riches en vitamines et en antioxydants. Grâce à leur haute teneur en vitamine C, elles sont souvent utilisées dans la préparation d'un fortifiant épicé pour l'hiver. Leur saveur riche et profonde légèrement tanique se prête bien à la fabrication de vin, de vinaigre ou de vianigrette. Pour les conserver, vous pouvez (outre la confiture ou la gelée) les congeler comme toutes les autres baies pour avoir sous la main des concentrés de nutriments tout au long de l'année. Elles sont délicieuses dans les smoothies et seront du plus bel effet en garniture de tartes crues.
(inspiré d'un article de Matthew Normansell, un spécialiste anglais de la cueillette sauvage)
Du côté des herbes sauvages, vous trouverez :
Les orties
Très facilement identifiable, vous pouvez la trouver partout : le long des chemins, dans un champ, au bord des rivières et même au fond de votre jardin.
Ce pesto sauvage vous prouvera que les orties sont délicieuses crues et ne piquent absolument pas ou encore ces spaghetti de courgette sauce amandine aux orties !
Les pissenlits
Bien que ce soit au printemps que les jeunes feuilles de pissenlit sont les plus tendres, vous pouvez toujours les apprécier en automne. Choisissez les jeunes feuilles apparaissant au centre de la rosette, moins coriaces et moins amères que les feuilles plus agées.
Pour changer des salades, vous pouvez tester le pissenlit dans cet étonnant smoothie vert.
Le plantain
C'est une plante vivace habituée des chemins et des jardins. Sa saveur de champignon relevée d'une touche d'amertume est intéressante. Si son goût vous semble trop prononcé, mariez-le avec d'autres plantes ou des fruits. Un smoothie vert sera parfait ou encore cette tartinade sauvage !
Le plantain est connu pour apaiser les troubles digestifs, en plus d'être un excellent purificateur du sang, des poumons et de l'estomac. Son jus est antiseptique et cicatrisant ! Il est efficace sur toutes sortes de piqûres (araignée, guêpe et ortie). Il est également utile pour lutter contre l'eczéma, les infections des voies urinaires, les hémorroïdes et la constipation.
Je vous invite vivement si vous n'êtes pas très familier avec les plantes sauvages comestibles à suivre des ateliers avec des professionnels pour pouvoir profiter ensuite pleinement de ce que notre belle Terre nous offre gratuitement !
Pour les Tourangeaux, je ne peux que vous conseiller les ateliers de Christine, formée entre autres par François Couplan, le grand spécialiste des plantes sauvages. Voir toutes les informations sur ses activités prochaines sur son site A Fleur de Goût.
Je vous souhaite de faire de belles cueillettes !
Nadège