Vous connaissez sûrement le topinambour (appelé aussi artichaut de Jérusalem -Jerusalem artichokes en anglais- ou poire de terre ou encore truffe du Canada), ce drôle de légume difforme que l'on trouve en ce moment sur les étals des marchés et supermarchés puisque l'hiver est sa saison. Son goût, une fois cuit, rappelle un peu celui des artichauts, plus sucré. Savez-vous qu'en fait, il est cousin avec le tournesol ?
Il n'est pas très couramment utilisé, semble t-il, par les cuisiniers, je ne sais pas pourquoi. Peut être à cause du souvenir de la Guerre dont il est empreint. En tout cas, c'est bien dommage car c'est un légume local d'hiver (pour la France, l'Amérique du Nord et le Canada) et Dieu sait que les légumes d'hiver ne sont pas si nombreux que ça !
Les topinambours viennent d'Amérique du Nord, rapportés par Samuel de Champlain en Europe en 1605. L'origine de leur nom est incertaine. Le topinambour, poussant dans des régions tempérées à froides, s'est très bien adapté au climat européen.
Pour la petite histoire, le topinambour a d'abord été populaire à son arrivée en France alors que la pomme de terre, également nouvelle sur le territoire, a été regardée avec suspicion puis rejetée. Lorsque la pomme de terre fut finalement acceptée, le topinambour, lui, fut rejeté à son tour, soupçonné de transmette la lèpre. Cette croyance fut attribuée à sa forme irrégulière et sa peau brune marbrée qui faisait penser aux doigts déformés des lépreux.
Pourtant, le topinambour sauva grand nombre de personnes à plusieurs reprises : lors de la famine de 1772 en Europe, pendant la Deuxième Guerre Mondiale mais aussi les explorateurs Lewis et Clarke pendant leur fameuse expédition.
Le topinambour a de nombreuses qualités : il est riche en inuline (utile dans la gestion du diabète et stimulant le développement des bonnes bactéries de la flore intestinale), contient de la vitamine C, du phosphore, du potassium et est une très bonne source de fer.
Cependant, si vous n'avez pas l'habitude de manger du topinambour, l'inuline qu'il contient semble être difficile à digérer pour certains (risque de flatulences). Personnellement, je n'ai pas expérimenté ce désagrément mais si vous le craignez , vous l'introduirez progressivement dans votre alimentation. Mais cela en vaut la peine car il est délicieux aussi bien cuit que cru. Eh oui, il se mange aussi cru et j'ai testé pour vous plusieurs recettes. Son goût est beaucoup moins sucré que lorsqu'il est cuit et est très délicat. Je vous invite donc à essayer.
Nadège