En fait le 82ème jour commence à la minute où je publie cette note... et bien des choses se sont passées. Beaucoup d'oppositions à ce jeûne, mais je tiens bon et la ligne d'arrivée approche !
Ayant dû m'absenter pendant presque 2 semaines (déplacement au Maroc), j'ai expérimenté la difficulté de voyager en continuant les jus... Un peu "galère" : Des bocaux de jus, dans un bagage de cabine -avec sac isotherme et glace !-, devant impérativement être bus avant l'embarquement (tout liquide interdit) et plusieurs heures de séjour à Orly (en raison d'impératifs de train tout simplement), me permettant ainsi de faire des séjours, toutes les 2 heures 1/2, dans des toilettes de l'aéroport (repérées dans une zone tranquille) pour y boire mon "litron" (!) et y faire ma vaisselle. Il s'agissait d'embarquer avec des bocaux vides.
Ensuite continuer, coûte que coûte, cette fabrication quotidienne. Pour accentuer encore la difficulté ce séjour se situait au moment de la cure "vermifuge" qui commence au 60ème jour. Commencée, trois jours avant le départ, sans problèmes. Toutefois, sur place, elle s'est quelque peu "corsée"... En effet dès les premiers jours je constate des selles en partie extrêmement liquides mais surtout très rouge vif. Craignant que ce soit du sang, bien qu'avec un doute (j'avais consommé des jus avec betteraves rouges), je pense alors préférable de stopper deux ou trois jours les gélules de plantes vermifuges (qui me paraissaient particulièrement "fortes" et pour lesquelles, à partir du jour où il a fallu en prendre 10 quotidiennement, je ne me sentais vraiment pas "en harmonie"). Très ennuyée d'arrêter le rythme de ce traitement, je ne voulais toutefois pas prendre de risque d'irritation grave des intestins. J'ai aussi arrêté la betterave, au cas où, pour être sûre qu'il ne s'agissait pas de sang. Au bout de 3 jours tout étant normal, je reprends les gélules. C'est alors que je commence à m'apercevoir qu'un léger oedème apparaît aux pieds, surtout le gauche. Attribué tout d'abord à la chaleur (ça se passait alors pendant 2 journées à Marrakech où il faisait plutôt très bon), j'ai commencé à me poser des questions comme cet oedème, de retour à Casablanca, n'avait pas disparu.
J'allais oublier une soirée mémorable où des douleurs intestinales terribles sont arrivées très brutalement. Je n'avais pas connu de telles douleurs depuis un empoisonnement aux champignons il y a une trentaine d'années ! Au bout de quelques minutes, me sentant de plus en plus mal : picotements dans les extrémités me faisant soupçonner une prochaine crise de tétanie ou même une syncope, je décide immédiatement de me précipiter dans la salle d'eau pour faire une irrrigation du côlon. Bien m'en a pris ! En quelques minutes un soulagement est apparu, au fil des "éliminations" (au moins 6 litres d'eau utilisés !), qui s'est accentué peu à peu jusqu'à la disparition totale des douleurs... Vraiment je regrette de n'avoir pas pratiqué cette thérapie depuis des années : c'est au moins une chose très précieuse que je devrai à ce jeûne ! La raison de cette crise a fini par être identifiée : du jus de pastèque. Ici ces fruits sont tellement énormes (en moyenne 9 à 10 kgs) que même en buvant 1 litre à chaque fois (et en étant "aidée" à en boire) la pastèque ne peut pas être consommée le 1er jour, à moins d'être très nombreux. Tout le monde semble savoir (sauf moi !) que n'étant pas au frigo, la pastèque fermente très, très vite, et qu'il faut IMPERATIVEMENT la jeter s'il en reste. Je n'ai repris de la pastèque qu'à mon retour en France !
Retour sur Paris où à la descente d'avion je regarde stupéfaite l'état de mes pieds : jamais de ma vie je n'avais eu de gonflements pareils. Pied gauche comme un petit ballon dépassant de la chaussure, pied droit un peu moins, les chevilles n'ayant plus de forme mais les jambes à peine ou pas atteinte. A part cela, je me sentais très bien malgré une nuit de sommeil de 2heures 1/2 avant un départ matinal. Immédiatement je prends la décision d'arrêter définitivement les gélules de plantes vermifuges, intimement persuadée que le mal vient de là.
Devant rester dans la capitale pour une demi-journée et donc y passer une nuit à l'hôtel il me fallait trouver des jus frais. Heureusement dans le quartier où je stationnais un petit resto, tout biologique, et quasi végétarien -ils ont des plats avec un peu de poisson- "Diététic shop" 11, rue Delambre dans le 14ème, qui existe depuis environ 40 ans et que je connaissais déjà, fait des jus -bio- à la demande. Evidemment il vaut mieux que ça reste exceptionnel, ça fait un peu cher le repas (un plat m'aurait coûté beaucoup moins cher) à raison de 4 verres de 25 cl ! mais ils étaient délicieux.
En trois jours, après l'arrêt des gélules, mes pieds sont redevenus tout-à-fait normaux et ils l'étaient devenus peu à peu de façon très visible. Quelle est exactement la raison de cette réaction ? J'essaierai de me renseigner plus profondément au sujet des plantes à incriminer par rapport à mon organisme et le rapporterai ici, si je trouve une réponse.
Les oppositions n'étant toutefois pas terminées, je me retrouve actuellement sans blender (l'ayant -volontairement- laissé au Maroc) pour faire la partie "feuilles vertes" des jus... et celui qui a été commandé pour être reçu rapidement n'est toujours pas, pour cause de "pas de chance", expédié par le vendeur -étranger-. Ce qui risque maintenant, avec les délais de transport, de me conduire au 92ème jour avec pour seul soutien mon mixeur Magimix qui fait de son mieux... et ça n'est vraiment pas l'idéal !
J'ai légèrement encore perdu du poids, ce qui fera presque 7 Kgs au total en trois mois. Je ne me sens ni faible, ni fatiguée, au contraire. Je trouve la peau de mon visage remarquablement lumineuse. Je supporte beaucoup mieux le soleil (j'ai toujours été plutôt du genre "bain de soleil à l'ombre").
Donc, en conclusion : tout va très bien Madame la Marquise ! En route, toutes voiles dehors, vers la fin de ce jeûne qui représente une formidable expérience à tous les niveaux : émotionnel, psychologique, spirituel, physique...
Colette
Merci Colette pour ce témoignage, je me demandais, bien qu'adepte du jeûne et des jus, comment cela allait se terminer.
Maintenant je peux envisager le même voyage.
Bravo, et à te lire à nouveau.
Pascal
Rédigé par : Pascal | 23 décembre 2008 à 17:54